Cependant, M l’abbé de Leudeville avait depuis longtemps une idée plus vaste en tête et dans le coeur: celle de faire honorer la Sainte Famille de Nazareth d’un culte particulier et de chercher dans la pratique de cette dévotion un remède aux maux du présent. Le développement du culte du Sacré-Coeur de Jésus, de l’Immaculée Vierge Marie et du bon Saint Joseph l’avait frappé. Il aimait à unir dans sa pensée et dans son coeur Jésus, Marie, Joseph; à les considérer dans leur union à Nazareth, à étudier les vertus qu’ils ont pratiquées et en particulier l’esprit qui les animait.

Il sembla donc à l’abbé de Leudeville qu’il y avait dans cette pensée, dans la sainte maison de Nazareth, dans l’étude des vertus de la Sainte Famille, et spécialement dans la connaissance et l’imitation de l’esprit d’amour obéissant, d’union à la volonté divine qui en animait les trois membres, un puissant moyen de régénération et de sanctification, non seulement pour les âmes en particulier, mais encore pour la famille et la société tout entière.

Ce fut le saint jour de Noël 1876, qu’en vertu d’une ordonnance de Mgr Pierre Mabile, évêque de Versailles, l’Union dans la Sainte Famille fut solennellement érigée en confrérie dans l’église de Leudeville, canton d’Arpajon.

L'abbé Emmanuel étant fondateur de l'Union dans la Sainte Famille, tous les travaux qu'il dirigea dans l'église de Leudeville furent en rapport avec celle-ci. Il commença par les deux grandes statues, en terre cuite décorée, de la Sainte Vierge et de Saint Joseph, placées de chaque côté de l'entrée du choeur, comme pour conduire l'âme chrétienne au Sacré-Coeur de Jésus, qui domine le tabernacle de l'autel ; puis suivirent le meuble de la Sacristie et la représentation de la Sainte Famille au-dessus du baptistère.